Numéro 8. La tour orientale : « l’entreprise des Indes ».
Quel fut le projet que Colomb a présenté aux différentes couronnes ?
Dès 1484-1485, le futur amiral imagine pouvoir naviguer vers l’ouest, faire demi-tour et toucher les côtes de l’Asie. La frontière de l’Inde, après le Gange, jouxte les terres de Cathay (Chine) et l’île de Cipango (Japon). L’objectif de ce voyage-ambassade sera de rencontrer le Roi des Rois (Grand Khan). L’objectif envisagé n’est pas de découvrir l’Amérique, mais plutôt de se lier d’amitié avec ce seigneur d’Asie pour former une grande armée alliée et faire la guerre à l’infidèle qui a pris Jérusalem.
Les Indes occidentales, c’est ainsi que C. Colomb commença à les appeler, ne le firent jamais changer d’objectif puisque c’est ce qu’il signa en avril 1492. Il voulait croire qu’il était proche de l’Asie lorsqu’il lisait des cartes et écoutait des avis et commentaires qui l’intéressaient. C’est donc à cause de cela et non du mauvais calcul des milles qu’il a cru que l’Asie était plus proche de l’occident. (Lors de son quatrième voyage à la recherche d’épices, les Rois lui ont demandé que, s’ils rencontraient des Portugais qui naviguaient déjà en sens inverse, ils se respectent. C’était toujours un problème de connaitre le degré exact de longitude en raison du manque d’instruments précis avec lesquels le calcul du temps écoulé était difficile à faire).
Colomb ne s’est pas inspiré de Marco Polo sauf pour trouver des réponses après ses premiers voyages dans les Caraïbes. Les plantes, animaux et indigènes qu’il vit, bien que pour lui ils soient du paradis, ne ressemblaient pas à ceux décrits par les anciens voyageurs qui avaient sillonnés à travers l’Asie.
Pour les premiers Espagnols qui ont habité l’île d’Hispaniola, cela ne semblait pas non plus la chose la plus proche du paradis terrestre.
Pour le premier amiral des Indes, c’était son entreprise et il la payait au prix de sa santé. Au fil du temps, il est tombé en disgrâce pour avoir défendu ce monopole qu’il croyait avoir inventé avec les Rois après avoir signé à Santa Fe. Il les a sincèrement servis jusqu’à sa mort et ils l’ont protégé autant qu’ils le pouvaient. Les intérêts du royaume et ceux de Colomb n’ont jamais été compatibles.